19 septembre 2017

Little Boudin


Bonjour à tous,

Le temps passe vite ! J'écris ce post le jeudi 14 septembre à midi, alors que nous nous apprêtons à quitter Pingyao en train, en direction de Xi'an. Et pourtant, il n'est pas encore temps de raconter Pingyao, first things first ; du 8 au 10 septembre nous nous sommes rendus en bus à Wutai Shan, un « village » niché dans les montagnes, séculaire destination de pèlerinage pour les moines bouddhistes chinois comme tibétains.

Quitter Datong nous faisait une drôle d'impression, si étrange que nous ayons trouvé la ville, nous y avons apprécié notre séjour ; notamment parce que voir une ville « secondaire », peu touristique en tant que telle était une expérience en soi. Des images me reviennent : les feux/offrandes de faux billets sur les trottoirs à la pleine lune, les interminables séries d'immeubles neufs sortis d'un même moule, les armées d'élèves sillonnant la ville à 6h30 du matin, habillés de leur training uniforme jaune et noir, amusante armée olympique...

Nous montons dans le bus pour Wutai Shan. Une fois de plus, notre motivation est touristique. La Chine vend Wutai Shan comme une montagne sacrée, un haut lieu de la spiritualité bouddhiste, notre lonely planet nous avertissait que les temples valaient le détour mais que la nourriture serait moins bonne qu'ailleurs et beaucoup plus chère. Tout était vrai.

Ce fut agréable d'approcher Wutai Shan en bus et de refermer notre livre à la sortie de l'autoroute pour (éviter de vomir dans les tournants et) admirer nos premiers grands paysages de montagnes aménagées en degrés pour les cultures et l'élevage.

Il y a une porte Nord et une porte Sud sur la seule route qui traverse la vallée, et on s'y acquitte, une bonne fois pour toutes, d'un billet d'entrée (une vingtaine d'euros) qui nous donnera accès à la plupart des sites visitables et des sentiers de randonnée.

Une fois au cœur du « village », nous avons à nouveau fait l'expérience de la criée, ce n'est pas la partie la plus agréable de notre condition de touristes mais disons que c'est de bonne guerre. Au chinois qui voulait nous emmener à une auberge j'ai googledit que je voulais d'abord me balader un peu avant de choisir mon auberge. Il m'a googledemandé si je ne voulais pas d'abord trouver mon auberge, puis me balader. C'était un point pour lui, je dois l'avouer, mais nous avons tout de même décliné l'offre. Et longtemps plus tard, nous sommes entrés dans une auberge au hasard, où nous avons été accueillis par un jeune chinois jouant à un FPS (bon signe pour la qualité du wifi), tout étonné d'avoir des clients si facilement.


Arriver à Wutai Shan m'a demandé de prendre un peu sur moi... nous avons commencé par prendre notre repas le moins bon et sans aucun doute le plus cher de notre séjour, tout en faisant notre deuil des montagnes paisibles que nous avions traversées pour arriver. En effet, le développement touristique nous a paru très agressif, bruyant, criard... éclipsant complètement, depuis la vallée, l'attrait des montagnes qui étaient pourtant bien là. Bref, la première impression nous a fait ravaler un peu de notre naïveté de touristes comblés.

Bien sûr les photos seront belles. La ville est hors du cadre, parfois cachée derrière un garde fou en bas relief... et bien sûr, les temples sont réellement exceptionnels et la montagne est la montagne.

Le flot de touristes/pèlerins est fourni. De nombreux moines font le voyage, de nombreux étudiants également, comme des délégations sportives. Étudiants, sportifs, touristes et moines sont là pour s'attirer les faveurs de Bouddha à coup d'encens et de billets de 1. Les temples sont nombreux, magnifiques ils grimpent dans les montagnes d'où ils observent cette étrange vallée du haut de leurs mille ans. On les visite religieusement, il est interdit de fumer ou d'allumer du feu, mais l'encens qui empli l'atmosphère se vend au kilo. Les précieux bâtonnets font partie du rituel de chaque pèlerin qui en tend deux ou trois aux points cardinaux avant de faire une prière qui ressemble à s'y méprendre à des burpees effectués au ralenti, pratique qui doit, j'imagine, favoriser la bonne condition physique des moines. Le smartphone étant l'un des 5 objets du pèlerin, moine ou touriste, le plus simple est de le tenir entre ses mains jointes pendant les saluts, entre deux photos.



Pour résumer, le patrimoine culturel est énorme. La montagne est belle. Les photos seront magnifiques. Mais pour tout dire : il faut aimer le bouddha. Bien sûr, on a fait tourner les moulins à prières et une petite partie de nous s'est accrochée à l'idée de participer à quelque chose qui nous transcende et est plus grand que nous... mais au fond, on a assez vite décidé de ne pas s'attarder à Wutai Shan.

C'est là, après une douzaine de jours de voyage qu'a commencé pour nous une réflexion sur l'approche « touristique » que nous avons en Chine depuis notre arrivée.

Les quatre jours qui ont suivi, nous les avons passés à Pingyao, un endroit que nous avons particulièrement apprécié et que nous raconterons dans le post suivant. Je vous laisse deviner si nous y avons acheté le pass donnant accès aux nombreux temples de la ville :)

Nous sommes à présent dans le TGV qui nous emmène à Xi'an où nous visiterons la terracota army, avant de nous rapprocher ensuite dangereusement du Tibet, direction Xiahé.

François


Coucou tout le monde,

J’avais envie d’ajouter une petite anecdote oubliée par François…
Pour manger en Chine, c’est la débrouille. La version la plus facile, c’est de trouver un boui-boui au mur duquel est affiché le menu en image, avec le prix en-dessous de l’image. La version moyennement compliquée, c’est d’entrer dans un boui-boui où tout est en chinois mais où des gens sont occupés à manger : il suffit alors de pointer du doigt le bol du voisin pour faire comprendre qu’on veut manger la même chose (ça a toujours l’air bon, et ça l’est très souvent, le plus gros risque qu’on prend, c’est que ça soit très épicé, mais on s’y est habitué, on supporte bien, on a juste découvert que le piment, ça fait transpirer !). La version très compliquée, c’est quand il n’y a personne, pas la moindre image, juste un menu écrit en chinois. Là, ça devient folklorique, et ça crée des surprises parfois (moyennement) drôles. Comme la fois au Wutai Shan où on s’est retrouvés au petit-déjeuner à manger du bouillon de… tripes.
Des tripes. Au petit déjeuner. On n’a aucun problème à manger salé le matin, ce qui est la règle en Chine, mais là, ça a été trop dur pour moi. François, lui, a tout mangé ! La preuve en image…

Á bientôt !

Sophie



1 commentaire:

  1. Je ne sais pas si les commentaires vous parviendront mais je continue d'apprécier votre blog à deux; je le partage avec une amie belge qui a fait un circuit en Chine et adore vous suivre! Bisousss et attention à la gastronomie. Francine

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