Bonjour à tous,
La dernière fois, on s’était quittés à notre arrivée au
Népal… Le passage avec la frontière indienne à Sunauli s’est passé sans souci.
Et puis, après avoir envoyé bouler le troisième népalais qui nous abordait d’un
« No thank you » souriant mais un peu sec, on a réalisé qu’on n’était
plus en Inde et que les gens qui nous abordaient n’essayaient pas de nous
vendre une camelote quelconque mais cherchaient tout simplement à nous aider. Changement agréable !
😊
Après deux jours passés à nous reposer dans un hôtel à la
frontière (la tourista est derrière nous, youhou !), on embarque dans notre premier bus népalais, direction Pokhara où
nous comptons nous équiper avant d’entamer le « Circuit des
Annapurnas », un trek de deux semaines dans l’Himalaya. On est surpris par
la qualité de la route (on nous avait décrit des horreurs), par la beauté des
paysages (après quelques kilomètres sur du plat, la plaine se transforme
soudain en chaine montagneuse magnifique) et par la quantité de publicité pour
de l’alcool (après un mois en Inde sans en voir ou presque, ça marque !).
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Sur la route entre Sunauli et Pokhara |
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Sur la route entre Sunauli et Pokhara |
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À Pokhara, nous passons deux jours à faire des achats :
polaires, bâtons de marches, bonnets, gants… Le tout en
North Fake, spécialité locale, bien sûr. Puis ça y est, c’est le
grand départ, à nous la montagne !!
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Pokhara |
On prend un premier bus pour Besisahar, puis un deuxième
pour Bhulbhule où nous avons décidé de commencer le trek. Et là, l’aventure
commence !! Il faut savoir que jusqu’il y a dix ans, la région n’était
pourvue d’aucune route, il était possible de se déplacer uniquement à pieds, à
cheval ou à dos d’ânes. Depuis dix ans, donc, il y a une route jusqu’à Manang.
On en avait entendu beaucoup parler, de cette route, et on s’imaginait une
belle route macadamée qui serpentait dans la montagne, un peu comme ce qu’on
voit dans les alpes françaises. Mais non, pas du tout ! La route est en
fait une piste caillouteuse, pleine de trous, de bosses et de fosses, tout
juste empruntable par des Jeeps 4X4 et par un bus 4X4 également, celui dans
lequel nous embarquons, sur les premiers kilomètres. C’est sportif, par moments
on n’a pas de place assise et on se retrouve à se cogner la tête au plafond
(enfin, surtout François) à chaque bosse et fosse (c’est-à-dire toutes les
trois secondes). Dix kilomètres et une heure plus tard, nous voici arrivés à
Bhulbhule. On est heureux de quitter le « bus de la mort » et de
commencer à marcher…
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Jour 1 : de Bhulbhule (840m) à Bahundada (1310m) |
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Jour 1 : de Bhulbhule (840m) à Bahundada (1310m) |
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Jour 1 : de Bhulbhule (840m) à Bahundada (1310m) |
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Jour 2 : de Bahundanda (1310m) à Chamje (1400m) |
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Jour 2 : de Bahundanda (1310m) à Chamje (1400m) |
Le Circuit des Annapurnas est une randonnée d’environ deux
semaines, qui longe la chaîne himalayenne des Annapurnas, qui comprend six principaux
sommets (le plus haut, l’Annapurna I, s’élève à 8091m de hauteur !). On
démarre donc de Bhulbhule (840m) et on grimpe petit à petit, jour après jour,
jusqu’à Thorang La Pass (5416m), avant de redescendre sur Muktinath (4000m), où
on décide d’arrêter notre trek (si on avait voulu, on aurait pu marcher huit
jours supplémentaires et rejoindre Pokhara à pieds, mais on a préféré terminer
en bus, comme on l’avait décidé avant notre départ).
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Jour 3 (jour de pluie) : de Chamje (1400m) à Karte |
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Jour 3 (jour de pluie) : de Chamje (1400m) à Karte |
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Jour 3 (jour de pluie) : de Chamje (1400m) à Karte |
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Jour 4 : de Karte à Dharapani (1920m) puis pause |
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Jour 4 : de Karte à Dharapani (1920m) puis pause |
Les paysages sont sublimes. On longe du début à la fin une
rivière (torrent par endroits) magnifique, d’un bleu éclatant. Au début du
trek, on est subjugués par les plantations en terrasses sur lesquelles les
népalais plantent principalement du riz, du blé et des patates (on en aura
bouffé, des patates, durant ces deux semaines !). Petit à petit, on prend
de l’altitude et les cultures deviennent plus rares. Le troisième jour se passe
sous une pluie battante et on a l’occasion de découvrir que nos sacs et nos vestes
ne sont pas aussi imperméables que ce qu’on imaginait (enfin, je m’en sors
plutôt bien, François a moins de chance). Le quatrième jour, on s’accorde une journée
repos au soleil, avant de repartir de plus belle. Avant le départ, on avait
peur d’être épuisés et d’avoir mal partout mais on s’en sort très bien. Pas de
douleur particulière à signaler, nos sacs sont aussi légers que possible (on a
laissé pas mal de nos affaires à Pokhara et les autres trekkeurs courbés sous
leurs quinze kilos nous envient), tout va bien ! On continue de grimper,
la neige fait son apparition sur les sommets, et on découvre les premiers pics
qui dépassent les 7000 mètres. Comme on n’est pas au niveau de la mer mais à
2000-3000 mètres d’altitude, on n’est pas à côté de falaises de 7km, mais ça
reste très impressionnant (et très beau !).
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Jour 5 : de Dharapani (1920m) à Chame (2710m) |
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Jour 5 : de Dharapani (1920m) à Chame (2710m) |
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Jour 5 : de Dharapani (1920m) à Chame (2710m) |
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Jour 5 : de Dharapani (1920m) à Chame (2710m) |
Avec l’altitude, la végétation
se fait plus rare et le froid plus présent. En journée aucun problème, on aura
finalement une chance de fous avec la météo et un grand soleil presque tous les
jours. La nuit, par contre… La température descend jusqu’à moins vingt degrés
les derniers jours et au Népal, pas de chauffage ! Un petit poêle à bois
allumé le soir autour desquels se rassemblent guides, porteurs et trekkeurs
frigorifiés, des litres de thé avalés pour se réchauffer de l’intérieur, et un
gros sac de couchage « super down » sur lequel on ajoute une grosse
et lourde couverture la nuit. On a froid en soirée, mais ni la nuit ni la
journée, c’est déjà ça. Et on est tellement heureux de vivre cette randonnée
magique que le froid paraît secondaire, surtout que c’est seulement pour
quelques jours ! (Par contre on est heureux de ne pas être nés népalais et
d’avoir la chance de retrouver un chauffage central à notre retour en Belgique
dans quelques mois !)
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Jour 6 : de Chame (2710m) à Upper Pisang (3300m) |
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Jour 6 : de Chame (2710m) à Upper Pisang (3300m) |
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Jour 6 : de Chame (2710m) à Upper Pisang (3300m) |
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Jour 6 : de Chame (2710m) à Upper Pisang (3300m) |
Après six jours de marche, on s’arrête à Manang (3500m). Les choses sérieuses commencent : c’est ici que s’arrête la piste des 4X4, et c’est ici également qu’on atteint une altitude où on risque le mal des montagnes, dangereux et mortel si sévère. On s’arrête, c’est obligé, pour s’acclimater à l’altitude avant de repartir vers d’autres sommets. Le premier jour de pause nous sert à ressusciter (la journée de marche jusqu’à Manang était sublime mais aussi longue et éprouvante) et le second, on fait une petite promenade jusqu’à 3850m et le glacier Gangapurna, histoire de se préparer à la suite.
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Jour 7 : de Upper Pisang (3300m) à Manang (3570m) |
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Jour 7 : de Upper Pisang (3300m) à Manang (3570m) |
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Jour 7 : de Upper Pisang (3300m) à Manang (3570m) |
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Jour 7 : de Upper Pisang (3300m) à Manang (3570m) |
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Jour 7 : de Upper Pisang (3300m) à Manang (3570m) |
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Jour 7 : de Upper Pisang (3300m) à Manang (3570m) |
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Jour 7 : de Upper Pisang (3300m) à Manang (3570m) |
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Jour 9 : promenade autour de Manang
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Et nous voilà repartis. Il nous reste trois jours de marche. Le dernier est celui le plus attendu et le plus redouté par tous les trekkeurs qui s’engagent sur le Circuit des Annapurnas, avec le col de Thorang La, 5416m, le plus haut du monde ! Quand on s’engage dans ce trek, on est prévenu : en cas de neige ou de mauvais temps, il faudra faire demi-tour, le passage du col sera beaucoup trop dangereux. On croise d’ailleurs des marcheurs qui font demi-tour, le visage triste et fermé : le jour de cette fameuse ascension, le brouillard les a rebutés et ils ont décidé d’abandonner. On croise les doigts : le temps est mauvais aujourd’hui, mais il nous reste deux jours avant d’en arriver au même point, on espère que le soleil remontrera le bout de son nez d’ici-là.
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Jour 10 : de Manang (3570m) à Letdar (4250m) |
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Jour 10 : de Manang (3570m) à Letdar (4250m) |
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Jour 11 : de Letdar (4250m) à Thorang High Camp (4880m) |
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Jour 11 : de Letdar (4250m) à Thorang High Camp (4880m) |
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Jour 11 : de Letdar (4250m) à Thorang High Camp (4880m) |
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Jour 11 : de Letdar (4250m) à Thorang High Camp (4880m) |
Et il le fait ! Après deux jours de marche
supplémentaires, un peu de neige, et des vérifications incessantes quant à
notre état de santé (pas de mal de tête ? pas d’envie de vomir ? autant
de signes du mal d’altitude) (hypochondriaquerie, quand tu nous tiens…), nous
nous arrêtons à Thorang High Camp. Une dernière nuit en haute altitude, on nous prévoit d'ailleurs une nuit sans sommeil avec le cœur qui bat à cent à l'heures mais ça se passe plutôt bien pour nous, je dors même comme un bébé ! Le lendemain matin, c’est le grand jour : réveil à
5h du matin et départ à 6h, on s’attaque au fameux col de Thorang La !
On démarre donc, avec un
magnifique lever du soleil pour compagnon. La première heure est rude, très
rude : l’altitude se fait sentir, le froid aussi (il fait -20 °C, on se
les gèle !!), le sol est couvert de neige et de glace (qu’est-ce qu’on est
heureux d’avoir fait l’acquisition de crampons, sans lesquels le chemin se
serait révélé vraiment dangereux et le risque de glissade dans le ravin
un peu trop important à notre goût !)… Puis le soleil finit de se lever, il nous réchauffe, les
paysages sont toujours aussi sublimes, ça va mieux ! Trois heures de
marche plus tard, on atteint le col de Thorang La, le plus haut du monde, on
l’a fait, youhou !!!
Un trajet en Jeep en mode j’ai-envie-de-vomir-et-j’en-ai-marre-de-me-cogner-la-tête-au-plafond
plus tard, nous voilà à Jomson, où nous passons la nuit avant de prendre le bus
du retour pour Pokhara le lendemain matin... Et là… On a découvert d’où venait
la mauvaise réputation des routes népalaises ! À nouveau, pas de macadam,
une piste caillouteuse, un bus 4X4 qui préfère traverser la rivière qu'utiliser les ponts, ou emprunter le lit à moitié à sec de la rivière plutôt
que la route qui est de toute façon en construction… Pour vous faire une idée
des sensations lors de ce trajet, posez une benne à ciment qui tourne sur un
trampoline qui rebondit, entrez dans la benne et déplacez le tout à cinq
centimètres d’une falaise à pic avec vue sur le ravin quelques centaines de
mètres plus bas… Pendant neuf bonnes heures, le temps nécessaire pour
parcourir 150km… 😊
Une chose est sûre : ce trek, ça a été une aventure
merveilleuse, et ça restera un souvenir magnifique de notre voyage !!!
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À Pokhara : après l'effort, le réconfort !! :-D |
Après deux jours de repos à Pokhara, nous avons pris un
nouveau bus pour Kathmandou (sur une vraie route, cette fois 😊), où nous nous trouvons pour le moment. Et
le premier avril, on décolle pour la Nouvelle-Zélande, où nous allons retrouver
la sœur de François et sa famille, avant de repartir pour de nouvelles
aventures 😊
À bientôt,
Sophie
Bonus Photo (parce que c'est trop dur de choisir...)
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Le "mode mamie", extrêmement confortable en cas de vent :-D |
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Enlevée par les extraterrestres :-D |
Les photos des paysages sont incroyables, et je ne doute pas qu'ils soient beaucoup plus beaux en vrai ! Merci pour ce joli récit qui donne envie de vous imiter :) j'aime beaucoup la manière dont tu écris.
RépondreSupprimerC'est vrai que c'était encore plus beau en vrai ! Merci pour le compliment, j'adore écrire sur ce blog du coup ça fait toujours plaisir de savoir qu'on aime le lire :-)
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