30 mars 2018

Le Circuit des Annapurnas au Népal



Bonjour à tous,

La dernière fois, on s’était quittés à notre arrivée au Népal… Le passage avec la frontière indienne à Sunauli s’est passé sans souci. Et puis, après avoir envoyé bouler le troisième népalais qui nous abordait d’un « No thank you » souriant mais un peu sec, on a réalisé qu’on n’était plus en Inde et que les gens qui nous abordaient n’essayaient pas de nous vendre une camelote quelconque mais cherchaient tout simplement à nous aider. Changement agréable ! 😊

Après deux jours passés à nous reposer dans un hôtel à la frontière (la tourista est derrière nous, youhou !), on embarque dans notre premier bus népalais, direction Pokhara où nous comptons nous équiper avant d’entamer le « Circuit des Annapurnas », un trek de deux semaines dans l’Himalaya. On est surpris par la qualité de la route (on nous avait décrit des horreurs), par la beauté des paysages (après quelques kilomètres sur du plat, la plaine se transforme soudain en chaine montagneuse magnifique) et par la quantité de publicité pour de l’alcool (après un mois en Inde sans en voir ou presque, ça marque !).

Sur la route entre Sunauli et Pokhara

Sur la route entre Sunauli et Pokhara
À Pokhara, nous passons deux jours à faire des achats : polaires, bâtons de marches, bonnets, gants… Le tout en North Fake, spécialité locale, bien sûr. Puis ça y est, c’est le grand départ, à nous la montagne !!

Pokhara
On prend un premier bus pour Besisahar, puis un deuxième pour Bhulbhule où nous avons décidé de commencer le trek. Et là, l’aventure commence !! Il faut savoir que jusqu’il y a dix ans, la région n’était pourvue d’aucune route, il était possible de se déplacer uniquement à pieds, à cheval ou à dos d’ânes. Depuis dix ans, donc, il y a une route jusqu’à Manang. On en avait entendu beaucoup parler, de cette route, et on s’imaginait une belle route macadamée qui serpentait dans la montagne, un peu comme ce qu’on voit dans les alpes françaises. Mais non, pas du tout ! La route est en fait une piste caillouteuse, pleine de trous, de bosses et de fosses, tout juste empruntable par des Jeeps 4X4 et par un bus 4X4 également, celui dans lequel nous embarquons, sur les premiers kilomètres. C’est sportif, par moments on n’a pas de place assise et on se retrouve à se cogner la tête au plafond (enfin, surtout François) à chaque bosse et fosse (c’est-à-dire toutes les trois secondes). Dix kilomètres et une heure plus tard, nous voici arrivés à Bhulbhule. On est heureux de quitter le « bus de la mort » et de commencer à marcher…

Jour 1 : de Bhulbhule (840m) à Bahundada (1310m)

Jour 1 : de Bhulbhule (840m) à Bahundada (1310m)

Jour 1 : de Bhulbhule (840m) à Bahundada (1310m)

Jour 2 : de Bahundanda (1310m) à Chamje (1400m)

Jour 2 : de Bahundanda (1310m) à Chamje (1400m)
Le Circuit des Annapurnas est une randonnée d’environ deux semaines, qui longe la chaîne himalayenne des Annapurnas, qui comprend six principaux sommets (le plus haut, l’Annapurna I, s’élève à 8091m de hauteur !). On démarre donc de Bhulbhule (840m) et on grimpe petit à petit, jour après jour, jusqu’à Thorang La Pass (5416m), avant de redescendre sur Muktinath (4000m), où on décide d’arrêter notre trek (si on avait voulu, on aurait pu marcher huit jours supplémentaires et rejoindre Pokhara à pieds, mais on a préféré terminer en bus, comme on l’avait décidé avant notre départ).

Jour 3 (jour de pluie) : de Chamje (1400m) à Karte

Jour 3 (jour de pluie) : de Chamje (1400m) à Karte


Jour 3 (jour de pluie) : de Chamje (1400m) à Karte

Jour 4 : de Karte à Dharapani (1920m) puis pause

Jour 4 : de Karte à Dharapani (1920m) puis pause
Les paysages sont sublimes. On longe du début à la fin une rivière (torrent par endroits) magnifique, d’un bleu éclatant. Au début du trek, on est subjugués par les plantations en terrasses sur lesquelles les népalais plantent principalement du riz, du blé et des patates (on en aura bouffé, des patates, durant ces deux semaines !). Petit à petit, on prend de l’altitude et les cultures deviennent plus rares. Le troisième jour se passe sous une pluie battante et on a l’occasion de découvrir que nos sacs et nos vestes ne sont pas aussi imperméables que ce qu’on imaginait (enfin, je m’en sors plutôt bien, François a moins de chance). Le quatrième jour, on s’accorde une journée repos au soleil, avant de repartir de plus belle. Avant le départ, on avait peur d’être épuisés et d’avoir mal partout mais on s’en sort très bien. Pas de douleur particulière à signaler, nos sacs sont aussi légers que possible (on a laissé pas mal de nos affaires à Pokhara et les autres trekkeurs courbés sous leurs quinze kilos nous envient), tout va bien ! On continue de grimper, la neige fait son apparition sur les sommets, et on découvre les premiers pics qui dépassent les 7000 mètres. Comme on n’est pas au niveau de la mer mais à 2000-3000 mètres d’altitude, on n’est pas à côté de falaises de 7km, mais ça reste très impressionnant (et très beau !).

Jour 5 : de Dharapani (1920m) à Chame (2710m)

Jour 5 : de Dharapani (1920m) à Chame (2710m)

Jour 5 : de Dharapani (1920m) à Chame (2710m)

Jour 5 : de Dharapani (1920m) à Chame (2710m)
Avec l’altitude, la végétation se fait plus rare et le froid plus présent. En journée aucun problème, on aura finalement une chance de fous avec la météo et un grand soleil presque tous les jours. La nuit, par contre… La température descend jusqu’à moins vingt degrés les derniers jours et au Népal, pas de chauffage ! Un petit poêle à bois allumé le soir autour desquels se rassemblent guides, porteurs et trekkeurs frigorifiés, des litres de thé avalés pour se réchauffer de l’intérieur, et un gros sac de couchage « super down » sur lequel on ajoute une grosse et lourde couverture la nuit. On a froid en soirée, mais ni la nuit ni la journée, c’est déjà ça. Et on est tellement heureux de vivre cette randonnée magique que le froid paraît secondaire, surtout que c’est seulement pour quelques jours ! (Par contre on est heureux de ne pas être nés népalais et d’avoir la chance de retrouver un chauffage central à notre retour en Belgique dans quelques mois !)

Jour 6 : de Chame (2710m) à Upper Pisang (3300m)

Jour 6 : de Chame (2710m) à Upper Pisang (3300m)

Jour 6 : de Chame (2710m) à Upper Pisang (3300m)

Jour 6 : de Chame (2710m) à Upper Pisang (3300m)
Après six jours de marche, on s’arrête à Manang (3500m). Les choses sérieuses commencent : c’est ici que s’arrête la piste des 4X4, et c’est ici également qu’on atteint une altitude où on risque le mal des montagnes, dangereux et mortel si sévère. On s’arrête, c’est obligé, pour s’acclimater à l’altitude avant de repartir vers d’autres sommets. Le premier jour de pause nous sert à ressusciter (la journée de marche jusqu’à Manang était sublime mais aussi longue et éprouvante) et le second, on fait une petite promenade jusqu’à 3850m et le glacier Gangapurna, histoire de se préparer à la suite.

Jour 7 : de Upper Pisang (3300m) à Manang (3570m)

Jour 7 : de Upper Pisang (3300m) à Manang (3570m)

Jour 7 : de Upper Pisang (3300m) à Manang (3570m)

Jour 7 : de Upper Pisang (3300m) à Manang (3570m)

Jour 7 : de Upper Pisang (3300m) à Manang (3570m)

Jour 7 : de Upper Pisang (3300m) à Manang (3570m) 
Jour 7 : de Upper Pisang (3300m) à Manang (3570m)


Jour 9 : promenade autour de Manang
Et nous voilà repartis. Il nous reste trois jours de marche. Le dernier est celui le plus attendu et le plus redouté par tous les trekkeurs qui s’engagent sur le Circuit des Annapurnas, avec le col de Thorang La, 5416m, le plus haut du monde ! Quand on s’engage dans ce trek, on est prévenu : en cas de neige ou de mauvais temps, il faudra faire demi-tour, le passage du col sera beaucoup trop dangereux. On croise d’ailleurs des marcheurs qui font demi-tour, le visage triste et fermé : le jour de cette fameuse ascension, le brouillard les a rebutés et ils ont décidé d’abandonner. On croise les doigts : le temps est mauvais aujourd’hui, mais il nous reste deux jours avant d’en arriver au même point, on espère que le soleil remontrera le bout de son nez d’ici-là.

Jour 10 : de Manang (3570m) à Letdar (4250m)

Jour 10 : de Manang (3570m) à Letdar (4250m)

Jour 11 : de Letdar (4250m) à Thorang High Camp (4880m)
Jour 11 : de Letdar (4250m) à Thorang High Camp (4880m)
Jour 11 : de Letdar (4250m) à Thorang High Camp (4880m)

Jour 11 : de Letdar (4250m) à Thorang High Camp (4880m)
Et il le fait ! Après deux jours de marche supplémentaires, un peu de neige, et des vérifications incessantes quant à notre état de santé (pas de mal de tête ? pas d’envie de vomir ? autant de signes du mal d’altitude) (hypochondriaquerie, quand tu nous tiens…), nous nous arrêtons à Thorang High Camp. Une dernière nuit en haute altitude, on nous prévoit d'ailleurs une nuit sans sommeil avec le cœur qui bat à cent à l'heures mais ça se passe plutôt bien pour nous, je dors même comme un bébé ! Le lendemain matin, c’est le grand jour : réveil à 5h du matin et départ à 6h, on s’attaque au fameux col de Thorang La !

On démarre donc, avec un magnifique lever du soleil pour compagnon. La première heure est rude, très rude : l’altitude se fait sentir, le froid aussi (il fait -20 °C, on se les gèle !!), le sol est couvert de neige et de glace (qu’est-ce qu’on est heureux d’avoir fait l’acquisition de crampons, sans lesquels le chemin se serait révélé vraiment dangereux et le risque de glissade dans le ravin un peu trop important à notre goût !)… Puis le soleil finit de se lever, il nous réchauffe, les paysages sont toujours aussi sublimes, ça va mieux ! Trois heures de marche plus tard, on atteint le col de Thorang La, le plus haut du monde, on l’a fait, youhou !!!

Jour 10 : de Thorang High Camp (4880m) à Muktinath (3710m) en passant par Thorang La Pass (5416m)

Jour 10 : de Thorang High Camp (4880m) à Muktinath (3710m) en passant par Thorang La Pass (5416m)

Jour 10 : de Thorang High Camp (4880m) à Muktinath (3710m) en passant par Thorang La Pass (5416m)


Jour 10 : de Thorang High Camp (4880m) à Muktinath (3710m) en passant par Thorang La Pass (5416m)

Jour 10 : de Thorang High Camp (4880m) à Muktinath (3710m) en passant par Thorang La Pass (5416m)
Le trek s’achève mais il nous reste encore dix kilomètres et 1700m de dénivelé en descente à affronter. C’est dur, on a envie d’arriver, on sait qu’une douche chaude nous attend, on a envie d’y être ! (Trois jours auparavant, quand on s’enquérait d’une douche dans le lodge où on venait d’arriver, le propriétaire nous a dit en rigolant qu’on se laverait dans trois jours à Muktinath… Et entre le froid glacial et le manque d’eau courante à cette altitude, il avait raison !!). On finit par arriver, un sourire radieux aux lèvres. Qu’est-ce qu’on a aimé cette expérience !!!

Un trajet en Jeep en mode j’ai-envie-de-vomir-et-j’en-ai-marre-de-me-cogner-la-tête-au-plafond plus tard, nous voilà à Jomson, où nous passons la nuit avant de prendre le bus du retour pour Pokhara le lendemain matin... Et là… On a découvert d’où venait la mauvaise réputation des routes népalaises ! À nouveau, pas de macadam, une piste caillouteuse, un bus 4X4 qui préfère traverser la rivière qu'utiliser les ponts, ou emprunter le lit à moitié à sec de la rivière plutôt que la route qui est de toute façon en construction… Pour vous faire une idée des sensations lors de ce trajet, posez une benne à ciment qui tourne sur un trampoline qui rebondit, entrez dans la benne et déplacez le tout à cinq centimètres d’une falaise à pic avec vue sur le ravin quelques centaines de mètres plus bas… Pendant neuf bonnes heures, le temps nécessaire pour parcourir 150km… 😊

Une chose est sûre : ce trek, ça a été une aventure merveilleuse, et ça restera un souvenir magnifique de notre voyage !!!

À Pokhara : après l'effort, le réconfort !! :-D
Après deux jours de repos à Pokhara, nous avons pris un nouveau bus pour Kathmandou (sur une vraie route, cette fois 😊), où nous nous trouvons pour le moment. Et le premier avril, on décolle pour la Nouvelle-Zélande, où nous allons retrouver la sœur de François et sa famille, avant de repartir pour de nouvelles aventures 😊

À bientôt,

Sophie

Bonus Photo (parce que c'est trop dur de choisir...)

Le "mode mamie", extrêmement confortable en cas de vent :-D

Enlevée par les extraterrestres :-D



Sam et Frodon :-)




Pokhara

2 commentaires:

  1. Les photos des paysages sont incroyables, et je ne doute pas qu'ils soient beaucoup plus beaux en vrai ! Merci pour ce joli récit qui donne envie de vous imiter :) j'aime beaucoup la manière dont tu écris.

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    1. C'est vrai que c'était encore plus beau en vrai ! Merci pour le compliment, j'adore écrire sur ce blog du coup ça fait toujours plaisir de savoir qu'on aime le lire :-)

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