Bonjour à tous,
La dernière fois, on s’était quittés avant notre arrivée à
Jodhpur, la ville bleue. Nous y avons débarqué à la nuit tombée et après avoir
vaillamment résisté aux sollicitations acharnées des rickshaws (après six
heures de train, on avait envie de se dégourdir les jambes), nous avons entamé
à pieds les deux kilomètres qui nous séparaient de notre hôtel. La première
impression de la ville, de nuit, est plutôt rude : il fait sale, les coups de klaxons sont assourdissants, la ville de nuit est lugubre et ne paraît guère
accueillante. On dépose nos sacs sur notre lit et on part à la recherche d’un
endroit où manger. On trouve un restaurant sur un rooftop avec vue sur le magnifique fort de Jodhpur qui, en plus, sert de la bière : ça va
déjà mieux ! 😊
Le fort Mehrangarth à Jodhpur |
Le Sardar Market et sa "tour de l'horloge" |
En Inde (en tout cas dans les régions par lesquelles nous sommes passés), la bière est une denrée rare : très peu de restaurants en
servent, ils n’ont pas la licence. On imagine que c’est dû à l’hindouisme et à l’islam, les deux religions principales du pays pour lesquelles l’alcool est
déconseillé ou interdit aux croyants. En général, en Inde, boire de l’alcool
est mal vu, surtout pour les femmes (mouais…). Il est déconseillé d’en demander
dans les restaurants sous peine de paraître impoli, il vaut mieux
attendre qu’ils en proposent s’ils en ont (ce n’est pas
écrit sur la carte). Durant la suite du voyage, on nous en proposera de temps à
autre, à condition de la boire dans notre chambre d’hôtel : en gros, ils n’ont
pas le droit d’en vendre mais ils savent que les touristes apprécient, ils
proposent donc d’aller en acheter pour nous à condition qu'on la boive « en
cachette » dans notre chambre 😊
Après une bonne nuit de repos, on part à la découverte de la
ville et de sa citadelle. Comme d’habitude, on est subjugués par la beauté des
lieux. Parfois, les photos racontent mieux que les mots…
Johpur, la ville bleue, vue depuis le fort |
Après quelques jours à Jodhpur, on reprend la route pour
Jaisalmer. Petite bourgade en bordure du désert, elle aussi dominée par sa
citadelle qui ressemble cette fois étonnamment à un château fait en pâtés de
sable. On se repose (l’Inde, c’est fatiguant !), on se balade, et… on
réserve un des fameux « camel safari », deux jours à dos de chameau
avec nuit dans le désert.
Jaisalmer et son château doré |
Départ à 7h30. On se lève, on fait nos sacs, on sort tout motivés
tout guillerets (à nous les chameaux ! 😊),
on n’a qu’à traverser la rue pour rejoindre notre lieu de rendez-vous… Mais traverser
la rue se révèle beaucoup plus compliqué que prévu : entre notre objectif
et nous, une bande de six chiens en train de se battre, qui, quand ils nous
voient arriver, se désintéressent les uns des autres et décident d’attaquer
plutôt les deux petits blancs. On a la trouille (six chiens qui décident de
charger les crocs en avant, c’est vraiment flippant !), on part en
courant, on s’enferme dans notre hôtel… Ouf !
Sauf que non, pas si ouf que ça : François s’est fait
mordre au mollet… On a compris après que partir en courant était une très
mauvaise idée, on aurait plutôt dû prendre un air méchant, leur crier dessus,
leur lancer des pierres… C’est la technique des indiens, elle fonctionne bien, ici
les chiens errants sont matés à la pierre et au bâton mais bon, nous, on n’a
pas trop l’habitude de jeter des pierres aux chiens qui nous foncent dessus
canines retroussées.
Notre camel safari commence donc par un arrêt à l’hôpital
public du coin histoire que François reçoive une dose d’antirabique. Pour la
deuxième fois du voyage (la première avait eu lieu en Thaïlande) !
Dire que quand on s’est fait vacciner avant notre départ, il avait lancé en
boutade à l’infirmière : « pour ce prix-là, j’espère que je me ferai
mordre ! »… Hum…
On découvre l’hôpital de Jaisalmer et on hésite entre
pleurer, hurler, ou partir en courant. Les lieux sont sales, totalement
insalubres, le médecin se contente d’écouter les patients qui font la file
devant sa table sans les examiner, tout le monde assiste à la « consultation »
du précédent, le médecin ne fait absolument aucun acte médical… Il prescrit six
injections d’antirabique à François sans regarder sa morsure ni lui poser la
moindre question. On arrive à lui faire comprendre qu’étant vacciné, il n’a
besoin que d’une seule injection. On part avec le papier, direction la « salle
de soin » où un ado en jean avec un sac sur le dos est le préposé aux
piqûres. On nous dirige vers une pharmacie où on achète notre vaccin (en
théorie, on aurait pu l’avoir gratuitement si on avait attendu assez longtemps).
On vérifie bien la date de péremption, le tout a l’air d’être emballé-scellé,
François reçoit sa piqûre et on s’enfuit en courant. Mieux vaut ne pas tomber
malade quand on n’a pas d’argent en Inde, les hôpitaux publics sont gratuits
mais l’état de celui qu’on a vu était tellement catastrophique qu’on comprend
mieux le nombre de blessés et d’estropiés croisés ! Il y a aussi des
hôpitaux privés pour les plus fortunés (mais il n’y en avait pas dans cet
endroit reculé). D’ailleurs, souvent, les gens ne fréquentent guère l’hôpital :
à la vue de la blessure, ils nous ont conseillé de ne pas s’ennuyer avec un
médecin mais de plutôt frotter la morsure avec du piment, c’est ce qu’ils font
eux, et « ça fonctionne 100% du temps » !
Une pièce de l'hôpital public de Jaisalmer |
Après ce petit intermède médical, nous faisons la
connaissance de nos deux chameaux. Que des mâles : d’après Dellboy, notre
guide, les femelles sont trop fragiles, il vaut mieux qu’elles restent à la
maison pour cuisiner des chapatis (grrr…). L’expérience est magique, Dellboy
très sympathique, on passe deux jours en sa compagnie alors forcément on s’attache.
Il nous parle un peu de lui, de la vie dans le désert du Thar, du prix d’un
chameau, de sa femme et de leurs six enfants… Un chameau, c’est pas très
confortable (aïe les fesses), alors on profite à fond des pauses à l’ombre des
arbres du désert. Dellboy cuisine pour nous à chaque repas. Le soir, on s’arrête
sur les dunes où on passera une nuit à la belle étoile sur deux lits de camp très
confortables. Dellboy, au courant de nos mésaventures canines, nous donne un bâton
pour nous protéger des chiens qui rôdent dans le désert la nuit : si on dit "kutti" (chien en hindi) en frappant le sol avec le bâton, on n’aura pas de
problème. Merci du conseil ! :-D Il nous souhaite bonne nuit, avant d’ajouter
de mettre nos chaussures si on se lève la nuit, de ne surtout pas marcher à
pieds nus ! C’est décidé, on ne bougera pas du lit ! 😊 Le safari est magique, ça restera un souvenir
inoubliable pour nous !
Dellboy, le chamelier qui nous a accompagnés pendant deux jours |
Notre campement au petit matin |
Jaisalmer marquera la fin de la « partie active »
de notre voyage indien. Nous arrivons après à Udaipur, assommés par une flemme
monumentale. Il faut dire que l'Inde, au-delà des paysages et des palais, c'est aussi marcher en ville, c'est-à-dire se frayer un chemin entre les chiens errants, les vaches, les buffles, les singes parfois, les chèvres, les piétons, les rickshaws, les motos, les voitures... Bref, c'est fatigant ! On reste quatre jours dans la ville et sur les quatre jours, on a passé environ
deux heures hors du rooftop de notre hôtel 😊
Udaipur et son chateau |
Udaipur |
Après Udaipur, on part pour Agra… Agra, c’est la ville du
Taj Mahal. On est subjugués par sa beauté, on ne s’y attendait pas vraiment, le
Taj Mahal est tellement renommé qu’on craignait d'être déçus… Pas du tout, c’est d’une beauté à couper le souffle !
Holi en cours de préparation |
Holi, la fête des couleurs |
Les ghats de Varanasi |
La puja, avant l'arrivée de la foule |
À bientôt,
Sophie
PS : entretemps, nous sommes arrivés au Népal :-)
PS : entretemps, nous sommes arrivés au Népal :-)
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