09 mars 2018

Incredible India !



Bonjour à tous,

La dernière fois, on s’était quittés avant notre arrivée à Jodhpur, la ville bleue. Nous y avons débarqué à la nuit tombée et après avoir vaillamment résisté aux sollicitations acharnées des rickshaws (après six heures de train, on avait envie de se dégourdir les jambes), nous avons entamé à pieds les deux kilomètres qui nous séparaient de notre hôtel. La première impression de la ville, de nuit, est plutôt rude : il fait sale, les coups de klaxons sont assourdissants, la ville de nuit est lugubre et ne paraît guère accueillante. On dépose nos sacs sur notre lit et on part à la recherche d’un endroit où manger. On trouve un restaurant sur un rooftop avec vue sur le magnifique fort de Jodhpur qui, en plus, sert de la bière : ça va déjà mieux ! 😊

Le fort Mehrangarth à Jodhpur


Le Sardar Market et sa "tour de l'horloge"


En Inde (en tout cas dans les régions par lesquelles nous sommes passés), la bière est une denrée rare : très peu de restaurants en servent, ils n’ont pas la licence. On imagine que c’est dû à l’hindouisme et à l’islam, les deux religions principales du pays pour lesquelles l’alcool est déconseillé ou interdit aux croyants. En général, en Inde, boire de l’alcool est mal vu, surtout pour les femmes (mouais…). Il est déconseillé d’en demander dans les restaurants sous peine de paraître impoli, il vaut mieux attendre qu’ils en proposent s’ils en ont (ce n’est pas écrit sur la carte). Durant la suite du voyage, on nous en proposera de temps à autre, à condition de la boire dans notre chambre d’hôtel : en gros, ils n’ont pas le droit d’en vendre mais ils savent que les touristes apprécient, ils proposent donc d’aller en acheter pour nous à condition qu'on la boive « en cachette » dans notre chambre 😊

Après une bonne nuit de repos, on part à la découverte de la ville et de sa citadelle. Comme d’habitude, on est subjugués par la beauté des lieux. Parfois, les photos racontent mieux que les mots…


Johpur, la ville bleue, vue depuis le fort




Après quelques jours à Jodhpur, on reprend la route pour Jaisalmer. Petite bourgade en bordure du désert, elle aussi dominée par sa citadelle qui ressemble cette fois étonnamment à un château fait en pâtés de sable. On se repose (l’Inde, c’est fatiguant !), on se balade, et… on réserve un des fameux « camel safari », deux jours à dos de chameau avec nuit dans le désert.

Jaisalmer et son château doré



Départ à 7h30. On se lève, on fait nos sacs, on sort tout motivés tout guillerets (à nous les chameaux ! 😊), on n’a qu’à traverser la rue pour rejoindre notre lieu de rendez-vous… Mais traverser la rue se révèle beaucoup plus compliqué que prévu : entre notre objectif et nous, une bande de six chiens en train de se battre, qui, quand ils nous voient arriver, se désintéressent les uns des autres et décident d’attaquer plutôt les deux petits blancs. On a la trouille (six chiens qui décident de charger les crocs en avant, c’est vraiment flippant !), on part en courant, on s’enferme dans notre hôtel… Ouf !
Sauf que non, pas si ouf que ça : François s’est fait mordre au mollet… On a compris après que partir en courant était une très mauvaise idée, on aurait plutôt dû prendre un air méchant, leur crier dessus, leur lancer des pierres… C’est la technique des indiens, elle fonctionne bien, ici les chiens errants sont matés à la pierre et au bâton mais bon, nous, on n’a pas trop l’habitude de jeter des pierres aux chiens qui nous foncent dessus canines retroussées.



Notre camel safari commence donc par un arrêt à l’hôpital public du coin histoire que François reçoive une dose d’antirabique. Pour la deuxième fois du voyage (la première avait eu lieu en Thaïlande) ! Dire que quand on s’est fait vacciner avant notre départ, il avait lancé en boutade à l’infirmière : « pour ce prix-là, j’espère que je me ferai mordre ! »… Hum…

On découvre l’hôpital de Jaisalmer et on hésite entre pleurer, hurler, ou partir en courant. Les lieux sont sales, totalement insalubres, le médecin se contente d’écouter les patients qui font la file devant sa table sans les examiner, tout le monde assiste à la « consultation » du précédent, le médecin ne fait absolument aucun acte médical… Il prescrit six injections d’antirabique à François sans regarder sa morsure ni lui poser la moindre question. On arrive à lui faire comprendre qu’étant vacciné, il n’a besoin que d’une seule injection. On part avec le papier, direction la « salle de soin » où un ado en jean avec un sac sur le dos est le préposé aux piqûres. On nous dirige vers une pharmacie où on achète notre vaccin (en théorie, on aurait pu l’avoir gratuitement si on avait attendu assez longtemps). On vérifie bien la date de péremption, le tout a l’air d’être emballé-scellé, François reçoit sa piqûre et on s’enfuit en courant. Mieux vaut ne pas tomber malade quand on n’a pas d’argent en Inde, les hôpitaux publics sont gratuits mais l’état de celui qu’on a vu était tellement catastrophique qu’on comprend mieux le nombre de blessés et d’estropiés croisés ! Il y a aussi des hôpitaux privés pour les plus fortunés (mais il n’y en avait pas dans cet endroit reculé). D’ailleurs, souvent, les gens ne fréquentent guère l’hôpital : à la vue de la blessure, ils nous ont conseillé de ne pas s’ennuyer avec un médecin mais de plutôt frotter la morsure avec du piment, c’est ce qu’ils font eux, et « ça fonctionne 100% du temps » !

Une pièce de l'hôpital public de Jaisalmer

Après ce petit intermède médical, nous faisons la connaissance de nos deux chameaux. Que des mâles : d’après Dellboy, notre guide, les femelles sont trop fragiles, il vaut mieux qu’elles restent à la maison pour cuisiner des chapatis (grrr…). L’expérience est magique, Dellboy très sympathique, on passe deux jours en sa compagnie alors forcément on s’attache. Il nous parle un peu de lui, de la vie dans le désert du Thar, du prix d’un chameau, de sa femme et de leurs six enfants… Un chameau, c’est pas très confortable (aïe les fesses), alors on profite à fond des pauses à l’ombre des arbres du désert. Dellboy cuisine pour nous à chaque repas. Le soir, on s’arrête sur les dunes où on passera une nuit à la belle étoile sur deux lits de camp très confortables. Dellboy, au courant de nos mésaventures canines, nous donne un bâton pour nous protéger des chiens qui rôdent dans le désert la nuit : si on dit "kutti" (chien en hindi) en frappant le sol avec le bâton, on n’aura pas de problème. Merci du conseil ! :-D Il nous souhaite bonne nuit, avant d’ajouter de mettre nos chaussures si on se lève la nuit, de ne surtout pas marcher à pieds nus ! C’est décidé, on ne bougera pas du lit ! 😊 Le safari est magique, ça restera un souvenir inoubliable pour nous !

Le désert du Thar






Dellboy, le chamelier qui nous a accompagnés pendant deux jours

Notre campement au petit matin

Jaisalmer marquera la fin de la « partie active » de notre voyage indien. Nous arrivons après à Udaipur, assommés par une flemme monumentale. Il faut dire que l'Inde, au-delà des paysages et des palais, c'est aussi marcher en ville, c'est-à-dire se frayer un chemin entre les chiens errants, les vaches, les buffles, les singes parfois, les chèvres, les piétons, les rickshaws, les motos, les voitures... Bref, c'est fatigant ! On reste quatre jours dans la ville et sur les quatre jours, on a passé environ deux heures hors du rooftop de notre hôtel 😊

Udaipur et son chateau

Udaipur

Après Udaipur, on part pour Agra… Agra, c’est la ville du Taj Mahal. On est subjugués par sa beauté, on ne s’y attendait pas vraiment, le Taj Mahal est tellement renommé qu’on craignait d'être déçus… Pas du tout, c’est d’une beauté à couper le souffle !



Restaurant avec vue :-)

Après ça… Après ça, plus rien, ou plutôt si, et ça se résume en un seul mot : tourista. Première du voyage, en six mois on est chanceux, mais là on est surtout malades, assommés, épuisés… On ne verra donc Holi, la fameuse fête des couleurs, que de très loin. Quelques jours plus tard, on arrive à Varanasi, dernière ville de notre périple indien, d’où je vous écris ces mots, et le programme reste sensiblement le même : dormir, se reposer, se balader un peu quand on en trouve la force… Cette ville au bord du Gange a un charme fou, avec ses ghats, ses cérémonies, ses crémations, ses rituels… Tourista oblige, on ne verra pas tout, loin de là, mais on est heureux d’avoir eu l’occasion de sentir son ambiance. Et de profiter d'une dernière soirée durant laquelle on observe une puja, cérémonie au bord de l'eau, à l'ambiance magique, entre chants et flammes, qui attire les foules, aussi bien sur l'eau (les barques sont collées les unes aux autres, entourées de petites flammes qui flottent sur l'eau, les vendeurs ambulants en profitent et passent d'une barque à l'autre) que sur les ghats.

Holi en cours de préparation

Holi, la fête des couleurs


Les ghats de Varanasi



La puja, avant l'arrivée de la foule
Et maintenant ? Ce soir, c’est départ pour le Népal ! Train, bus, re-bus… Puis repos, repos, repos, jusqu’à ce que cette fichue tourista soit derrière nous et qu’on soit suffisamment en forme pour les deux semaines de treks prévues dans l’Himalaya ! 😊

À bientôt,

Sophie

PS : entretemps, nous sommes arrivés au Népal :-)

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